TÉLÉGRAMMES
PASTICHES DE TÉLÉGRAMME DE DAKAR de HENRI MICHAUX
écrits par les élèves de 6ème 3 du Lycée Français de Barcelone (2006-2007)
TÉLÉGRAMME DE DAKAR
Dans le noir, le soir,
auto dans la campagne.
Baobabs, Baobabs,
baobabs,
Plaine à baobabs.
Baobabs beaucoup baobabs
baobabs
près. loin, alentour,
Baobabs, Baobabs.
sous des nuages bas, blafards, informes,
loqueteux, crasseux,
en charpie, chassés vachement
par vent qu'on ne sent pas,
sous des nuages pour glas,
immobiles comme morts sont les baobabs.
Malédiction!
Malédiction sur CHAM!
Malédiction sur ce continent!
village endormi
village passe
De nouveau dans la plaine rouverte: Baobabs
Baobabs baobabs baobabs
Afrique en proie aux baobabs!
Féodaux de la Savane. Vieillards-Scorpions.
Ruines aux reins tenaces. Poteaux de la Savane.
Tams-tams morbides de la Terre de misère.
Messes d'un continent qui prend peur
Baobabs.
Village
Noirs
Noirs combien plus noirs que de hâle
Têtes noires sans défense avalées par la nuit.
On parle à des décapités
les décapités répondent en " ouolof "
la nuit leur vole encore leurs gestes.
Visages nivelés, moulés tout doux sans appuyer
village de visages noirs
village d'un instant
village passe
Problème toujours là, planté.
Pétrifié - exacerbé
arbre-caisson aux rameaux-lourds
aux bras éléphantiasiques, qui ne sait fléchir.
Oh lointains
Oh sombres lointains couvés par d'autres
Baobabs
Baobabs, Baobabs, Baobabs
Baobabs que je ne verrai jamais
répandus à l'infini. Baobabs.
Parfois s'envole un oiseau, très bas, sans élan,
comme une loque
Un Musulman collé à la terre implore Allah
Plus de Baobabs.
Le port au loin montre ses petites pinces
(escale maigre farouchement étreinte).
Plus
plus
plus de baobabs
baobabs
baobabs
peut-être jamais plus
baobabs
baobabs
baobabs.
HENRI MICHAUX
LISTE DES PASTICHES:
1 TÉLÉGRAMME DE CHINE Enric Umbert
2 TÉLÉGRAMME DE L'ESPACE Sara Sánchez
3 TÉLEGRAMME DE CAPTIVA Conrad Daubanton
4 TÉLÉGRAMME DE NEW YORK Alvaro Varón
5 TÉLÉGRAMME DE NEW YORK Paula Mora
6 TÉLÉGRAMME DE LA VÉLIKA PLANINA Pau Porras
7 TÉLÉGRAMME ENNEIGÉ Iris Pérez
8 TÉLÉGRAMME DE PEREIRA Meritxell Castaño
9 TÉLÉGRAMME DE MADRID Sara Ochoa
10 TÉLEGRAMME DE NEW YORK anonyme
11 TÉLÉGRAMME DE SÉVILLE Valentin Pérez
TÉLÉGRAMME DE CHINE
Dans l’espace, des étoiles
En voiture on y est arrivés
Des grandes plages il y avait
Mais la peur est arrivée
Au golfe du Mexique l’ouragan terrorisait
Peur, peur, peur
Beaucoup de peur
Peur dans mon cœur
La peur est arrivée
À la télé tout le monde annonçait
Gare à vous l’ouragan va arriver!
On y est restés,
Un jour et une nuit
Le jour suivant on est allés
Demander si l’ouragan allait passer
Effectivement, il arrivait
Nous nous précipitions dans la voiture
On l’évita
Plus de peur,
plus de peur dans mon cœur
Mon cauchemar était terminé
Peur, peur, peur
Peur
Plus de peur maintenant on s’était sauvés.
Conrad Daubanton, 6ème 3, Barcelone, 2007
TÉLÉGRAMME DE NEW YORK
Promenade dans New-York, tout énorme, là-bas tout était enorme .
Gratte-ciels partout, à droite, à gauche
Gratte-ciels, beaucoup de gratte-ciels
Gratte-ciels, gratte-ciels, gratte-ciels.
J’ai vus les gratte-ciels depuis le ciel, depuis le sol
Beaucoup de gens, gens de toutes les races, de toutes les couleurs.
La rue pleine des magasins surtout des magasins dans les gratte-ciels
Quand le soir arrive, milliers de lumières s’allument, dans les rues, dans les magasins,
dans les gratte-ciels,
Tout ce que l’on ne trouve ici, on le trouve là-bas
Beaucoup de pays dans un seul
Voilà New-York
Impression beaucoup de gratte-ciels, gratte-ciels, gratte-ciels
Alvaro Varón, 6ème 3, Barcelone, 2007
TÉLÉGRAMME DE NEW YORK
Le jour, la nuit,
La ville et son bruit.
Gratte-ciels, gratte-ciels,
Gratte-ciels,
Territoire à gratte-ciels.
Gratte-ciels immenses gratte-ciels
Gratte-ciels
Partout, isolés, regroupés,
Gratte-ciels, gratte-ciels.
Le jour, la nuit,
Sur les nuages, hauts, trompeurs,
Glissants, sans fin,
De haut en bas, de droite à gauche
Se mêlent au paysage.
Sur les nuages fondants,
Silencieux comme les pierres sont les gratte-ciels.
Paula Mora, 6ème 3, Barcelone, 2007
Dans les montagnes, dans les lacs
Pluie, pluie, pluie
Un peu de pluie.
Clapotant dans les lacs,
Clap, clap, clap
Clapotant dans les flaques,
Clac, clac, clac.
Pluie, pluie, pluie
Plus de pluie.
Plouf, la pluie plonge
Sur les petites plantes.
Pluie, pluie, pluie.
Sur la belle Vélika Planina
Pluie, pluie, pluie
Sous cette tempête malhonnête,
L’orage devient bête.
Au fond du ciel
L’eau coule à flots
Pluie, pluie, pluie
Beaucoup de pluie,
Mais la plaine ne se plaint pas.
Un peu plus tard,
Pluie, pluie, pluie
Encore de la pluie,
Le ciel pleure et
Ne peut pas retenir ses larmes.
Les gouttes dégouttent partout!
Plif, plaf, plouf,
L’eau ne coule plus.
La pluie s’éloigne
Et, finalement,
tout reste calme.
Pau Porras, 6ème3, Barcelone, 2007
TÉLÉGRAMME ENNEIGÉ
Neige tombante
Neige, neige
Montagnes enneigées
Neige beaucoup de neige
Neige
En haut, en bas, dans le ciel,partout
Une nuit passe
Et le lendemain encore neige
A l´hôtel chaud,
Le feu rouge
La fumée part avec le vent
Le feu fou fou tout rouge
Et le lendemain
Plus rien
Neige qui est venue
Neige qui est partie.
Pendant le jour, on dit bonjour
Les gens passant, saluent
Contents
Café, café, grains de café
Café, culture du café
Café
Alentour de cette ville
Café, café
Le jour, on dit bonjour
Sous le soleil brûlant, pas de vent
Tu vois café, quand tu es à côté
Gens riches, gens pauvres
Tu peux tout voir
Dans cette ville
De nouveau dans les champs
Café, café, grains de café
Colombie en proie au café
Ville
Dans le noir
Tu peux voir
Une ville
En pleine splendeur
Café, café, grains de café
Au lointain
Oh ville en mouvement
Jour et nuit
Café, café, grains de café
Café mélangé
Café que tu peux goûter
Café original
Que tu ne trouveras jamais
Dans l’avion
Plus
Plus de café
Café
Café
TÉLÉGRAMME DE MADRID
Les sculptures froides.
Les musées pleins.
Le bruit,
le bruit de l’autoroute.
Le brouillard… toutes les tours.
Les gens marchant,
Leurs pas résonnant.
Les voix et les cris.
Puis le bruit,
Le bruit, le bruit, le bruit.
Les motos.
Les autos.
Les avions.
Les trains.
Les rugissements des sirènes.
Le bruit.
Le bruit constant
Qui n’arrête jamais.
Dans la nuit, pas de silence.
Toujours un bruit mécanique.
Pas de nature,
Pas de chants d’oiseaux,
Pas de brises…
Seulement le bruit.
Le bruit de l’homme
À toutes les heures.
Partout.
Sara Ochoa Iglesias, 6ème 3, 2007, Barcelone
Dans la ville, les automobiles.
Que de la fumée pétrifiée dans la ville.
Voitures, voitures,
Voitures.
Que de voitures.
Voitures, beaucoup voitures,
Voitures.
Derrière, devant, là-bas,
Voitures, voitures.
Dans la ville, les automobiles.
Sous des gratte-ciel, cruels,
Grands, gros, géants, énormes.
Entourés par fumée irrespirable.
Sous les gratte-ciels, les voitures
Ressemblent à des fourmis.
Ville,
Ville polluée,
Ville avancée.
On arrive sur l´autoroute : voitures.
Voitures, voitures, voitures
New York n´a que des voitures.
Politiques de
Statue de la Liberté, symboles new yorkais.
Encore les klaxons des voitures.
Ville avancée.
Voitures, voitures.
Fumée toujours là, voitures.
Grandes, petites, noires, rouges,
Automobiles à quatre roues.
Là-bas, derrière des panneaux de l´autoroute.
Voitures, voitures, voitures.
Voitures que je ne verrai plus.
Répandues sur tout le terrain de l´autoroute. Voitures.
Les feux sont verts ou rouges, pas d´orange.
Les panneaux sont écrits noirs sur blanc.
Ville avancée.
Oh ciel si bleu.
L´aéroport montre ses grands aigles.
Plus,
Plus de voitures.
Voitures,
Voitures,
Sûrement au revoir voitures.
Voitures,
Voitures,
Voitures,
Au revoir voitures.
anonyme, 6ème3, Barcelone,2007
TÉLÉGRAMME DE SÉVILLE
Passant Séville,
Très chaud, très sec, parfumé
Malédiction sur Morón.
Village,cueillette,oliviers,
passant Morón de la frontera,
Andalousie, Andalousie, Andalousie,
Andalousie,
le blanc encore le blanc,
et tout est sec,
seul le vert
Valentin Pérez, 6 ème 3, Barcelone, 2007