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pastiche de Jules Vallès

 

 PASTICHE  de l'incipit du BACHELIER de JULES VALLÉS

par Hugo Parmentier (2d 5)

                    Reproducción impresa de  Portrait of Jules Valles (1832-85)                                                                                   A TOUS CEUX QUI,

                                                                                                        NOURRIS DE GREC ET DE LATIN

                                                                                                         SONT MORTS DE FAIM,

                                                                                                                     JE DÉDIE CE LIVRE.



                                          1      
                                   En route

J’ai de l’éducation.
   « Vous voilà armé pour la lutte – a fait mon professeur en me disant adieu. – Qui triomphe au collège entre en vainqueur dans la carrière. »
   Quelle carrière ?
   Un ancien camarade de mon père, qui passait à Nantes, et est venu lui rendre visite, lui a raconté qu’un de leurs condisciples d’autrefois, un de ceux qui avaient eu tous les prix, avait été trouvé mort, fracassé et sanglant, au fond d’une carrière de pierre, où il s’était jeté après être resté trois jours sans pain.
   Ce n’est pas dans cette carrière qu’il faut entrer ; je ne pense pas ; il ne faut pas y entrer la tête la première, en tout cas.
   Entrer dans la carrière veut dire : s’avancer dans le chemin de la vie ; se mettre, comme Hercule, dans le carrefour.

   Comme Hercule dans le carrefour. Je n’ai pas oublié ma mythologie. Allons ! c’est déjà quelque chose.
   Pendant qu’on attelait les chevaux, le proviseur est arrivé pour me serrer la main comme à un de ses plus chers alumni.
Il a dit alumni.
    Troublé par l’idée du départ, je n’ai pas compris tout de suite.
M. Ribal, le professeur de troisième, m’a poussé le coude.
   « Alumn-us, alumn-i », m’a-t-il soufflé tout bas en appuyant sur le génitif et en ayant l’air de remettre la boucle de son pantalon.

   « -J’y suis ! Alumnus…. cela veut dire « élève », c’est vrai. »
      Je ne veux pas être en reste de langue morte avec le proviseur ; il me donne du latin, je lui rends du grec :
«-                                                                              (ce qui veut dire : merci, mon cher maître). »
  
Je fais en même temps un geste de tragédie, je glisse, le proviseur veut me retenir, il glisse aussi ; trois ou quatre personnes ont failli tomber comme des capucins de cartes.
  
Le proviseur (impavidum ferient ruinae) reprend le premier son équilibre, et revient vers moi, en marchant un peu sur les pieds de tout le monde. Il me reparle, en ce moment suprême, de mon éducation.
« Avec ce bagage-là, mon ami… »
   Le facteur croit qu’il s’agit de mes malles.
   « Vous avez des colis ? »
   Je n’ai qu’une petite malle, mais j’ai mon éducation.

 

   Me voilà parti.

 

 

 

LE BACHELIER (1881)    Jules Vallès (1832-1885)

 

 


JE SUIS LAID

 

 

Je suis laid.

 

« Vous êtes vraiment désagréable à la vue ! - m’a dit une femme dans la salle d’attente du psychologue – Qui sent mauvais n’aura jamais de succès avec les femmes. »

Quelles femmes ?

Un compagnon de travail de mon frère aîné est le plus laid qu’on ait vu sur terre. Il a un nez de vingt centimètres et une grosse verrue poilue, il a une cicatrice logée sur son front, il est chauve et ses oreilles ont la forme de feuilles de chou. Malgré ça, il a une femme qui est tout le contraire. Elle est blonde, mesure un mètre soixante-dix, a des yeux bleus et un corps parfait. Il n’est donc pas nécessaire d’être beau pour plaire à ce genre de femmes.

Plaire à une femme veut dire : satisfaire ses exigences, lui plaire comme Cléopâtre à Jules César. C’est déjà quelque chose, même si je suis laid.

 

Pendant que l’on attendait dans la salle d’attente, la femme m’a dit : « Le secret est d’avoir du charme et du talent, pas la beauté physique. » Troublé par cette théorie, je suis resté bouche bée. J’y suis ! Avoir du charme…  Cela veut dire savoir séduire les femmes, c’est vrai !

 

Je ne veux pas être banal avec cette femme, elle me conseille d’être charmant, je serai enthousiasmant. « Merci, ma princesse, brûlante de chaleur et d’amour. » En même temps je lui cligne de l’œil. La femme rougit. Mais, juste à ce moment précieux, où , après tant de solitude, j’avais réussi à séduire une femme, le psychologue l’appela et elle entra dans son cabinet. Mince !

 

Vingt longues minutes après qu’elle fut entrée chez le psychologue, elle ressortit et me sourit en partant. Le psychologue m’appela.

 

« Votre problème est que vous vous considérez comme le plus laid du monde », dit le psychologue. Oui, et je le suis, mais j’ai du charme. Avant, je n’en avais pas.

 

Je vais vous raconter mon histoire avec les femmes depuis le début.

 


 

 

     

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