ÉTRANGES RENCONTRES
LE JEU DE L'INTRUSIl s'agit de faire se rencontrer les personnages de romans différents. Il avait été proposé de réunir Meursault ("héros" de L'ÉTRANGER de CAMUS) et Georges Duroy (ou Du Roy, selon l'époque de sa vie) ou Norbert de Varenne, le "vieux "poète pessimiste obsédé par la mort, personnages de BEL-AMI de MAUPASSANT
Toutes les rencontres ont lieu dans le bar de Céleste (personnage de L'ÉTRANGER), à Alger.
LISTE DES TEXTES ET AUTEURS
Meursault et Norbert de Varenne (classe de 2d 5)
1 Borja Lizcano
2 Paloma Díez
3 Joana Choquet
4 Adrián Piñole
5 Alex Ramos
....et un hors sujet pas inintéressant : Georges Duroy et Norbert de Varenne Bilbo Lázaro
2 Roberto Pomar 2d 8 ?
3 Nour Chakor, 2d 5 ?
Meursault et Georges Duroy (classe de 2d8)
1 Morel Meutcheye 2d 8
2 Iván Garrido 2d 8
3 María Lasa 2d 8
ACTE PREMIER, SCÈNE PREMIÈRE
NORBERT DE VARENNE, MEURSAULT, des clients.
Meursault est assis à une table chez Céleste à Alger. Toutes les tables sont occupées. Norbert de Varenne entre et se dirige vers la table de Meursault.
NORBERT DE VARENNE : Bonsoir, Monsieur. Je peux m’asseoir à votre table ?
Borja Lizcano
ACTE II, scène 6
MEURSAULT, CÉLESTE, NORBERT DE VARENNE
Meursault est chez Céleste. La soirée est noire et funèbre. Seuls les chiens marchent dans les rues. Meursault ,fatigué, est assis en train de lire le journal. Le restaurant est solitaire. Norbert de Varenne, un vieux poète bien habillé, entre et s´assied avec Meursault.
MEURSAULT : Non. Personne.
MEURSAULT : Oui, certainement. Il n´y a pas de joyeux dimanches.
NORBERT : Je sais qui vous êtes. Vous ne me connaissez pas. J´étais ami de votre père. Je vous ai observé. Vous avez une vie solitaire, vous n´avez pas envie de vivre.
MEURSAULT : Pourquoi m´observez- vous et pourquoi connaissez-vous mon père ?
NORBERT : Votre père a eu beaucoup de succès. Il écrivait bien. Il a réussi à faire fortune à Paris sans avoir rien au début. Il était un grand amant et séduisait toutes les femmes. Et vous, à votre âge, vous êtes ici, tout seul, dans votre solitude, sans vouloir parler ni discuter avec les femmes, attendant la mort.
MEURSAULT : Je suis bien comme ça. Je n´ai pas besoin de femmes, j´aime la solitude. Être seul sur la Terre entouré d´un profond silence ne me fait pas peur.
NORBERT : Je suis âgé et tout seul comme vous. Je n´ai ni femmes ni enfants et j´ai ma mort devant moi. Je suis ici pour vous aider comme j´ai aidé votre père. Je suis vieux et ma vie et finie. Je voudrais retourner en arrière. Prenez la vie et amusez-vous. La mort nous entoure. Votre père a joué avec sa mort dans un duel. Faites ce que vous voulez faire, allez où vous voulez aller et faites réalité vos désirs puisqu´un jour la mort arrivera. Les hommes ont toujours des idées et des préoccupations qui font que chaque jour soit différent. Quelle-est la chose la plus importante pour vous? Est- ce l´amour ? Le travail ? L´argent ?
Meursault écoute attentivement chaque mot avec de grands yeux. Il reste un moment à ne rien dire puis se lève et se précipite vers la porte.
Paloma Díez-Hochleibner
ACTE I, SCÈNE 2
Norbert De Varenne, Meursault
Meursault, est en train de dîner chez Céleste. Tout à coup, un homme aux cheveux gras habillé avec un costume noir entre le regard perdu. Il va vers Meursault.
Norbert de Varenne : - Puis-je m’asseoir ?
Meursault : - Eh…oui, oui.
Meursault : (l’air étonné, lui prenant la main) - Meursault.
Norbert de Varenne : - Je ne viens pas souvent ici, mais ça m’a l’air un endroit agréable. Je suis en vacances, j’habite Paris, je suis poète. J’ai décidé de visiter Alger pour changer d’air. Vous savez, à Paris la vie est dure et on y voit de choses réellement bizarres et impressionnantes. Voyez-vous, l’autre jour je suis…
Meursault : (se levant) - Excusez-moi, je vais aux toilettes.
Norbert de Varenne : (l’air un peu vexé) – Oui, eh…oui bien sûr.
Meursault : (se levant) – Je suis désolé, mais je dois partir.
Norbert de Varenne : (se levant et lui prenant la main) - Enchanté de vous avoir connu, j’espère vous revoir bientôt et continuer cette conversation.
Meursault : - De même. Au revoir.
Norbert de Varenne : - Au revoir, cher ami.
Joana Choquet
Acte I, scène 1
Adrián Piñole
Acte I Scène 1
Meursault, Céleste, Norbert de Varenne
Meursault est en train de dîner chez Céleste à Alger. Norbert de Varenne entre dans le restaurant et s’assied à sa table.
Norbert de Varenne
Bonjour, Monsieur.
Meursault
Bonjour. Pourquoi venez-vous à ma table ? Tout le restaurant est libre.
Norbert
C’est pour ça, je viens pour vous tenir compagnie.
Meursault
Alors vous devez savoir que je suis sorti de prison il y a une semaine. On m’avait condamné à la peine de mort.
Norbert
Moi, maintenant, je vois la mort de si près que j’ai souvent envie d’étendre le bras pour la repousser… Je la découvre partout : les petites bêtes écrasées sur la route, les feuilles qui tombent, la poil blanc aperçu dans la barbe d’un ami, me ravagent le cœur et me crient : la voilà!
Meursault
Vous êtes poète, non ?
Norbert
Oui, comment le savez vous ?
Meursault
La phrase que vous venez de dire est naturelle d’un poète. Mais je vous ai aussi reconnu à vos cheveux longs.
Céleste s’approche de la table et prend note de ce que dit Norbert, note aussi un café au lait pour Meursault et repart à la cuisine.
Norbert
Vous avez déjà dîné dans ce restaurant ?
Meursault
Oui.
Norbert
Vous le fréquentez beaucoup ?
Meursault
Oui, je vis très près d’ici.
Norbert
Vous vivez ici ! Moi je suis en voyage. Je viens rendre visite à de vieux amis
Céleste revient avec un plat et une tasse dans les mains, il les pose et repart.
Norbert
Ah! Vous m’avez dit que vous venez de sortir de prison. Qu’avez-vous fait ?
Meursault
J’ai tué un Arabe.
Norbert
Ah bon ! Et pourquoi ?
Meursault
Je ne sais pas.
Norbert
Une bonne raison pour tuer quelqu’un…..
Meursault boit le café et appelle Céleste. Il lui donne trois pièces, se lève et…
Meursault
Bon, je dois partir. Au revoir.
Norbert
Bon, j’ai aimé parler avec vous. Au revoir.
GEORGES DU ROY, NORBERT DE VARENNE
Duroy est assis à table, seul, en train de déguster un plat de haute cuisine, ressemblant à un mélange de légumes et de pommes de terre grossièrement laid.
-Duroy : Bigre !! Je n’en crois pas mes yeux, le grand Norbert de Varenne !!
-Norbert : Bonsoir, Monsieur Duroy. Je suis ravi de vous voir. Ne vous levez point, ce n’est pas nécessaire.
-Duroy : Alors, comment allez-vous ? Ça fait longtemps que vous ne laissez pas une seule trace. Mangez un peu et parlons ensemble, je vous en prie.
-Norbert : Merci beaucoup, mon cher, mais je viens de dîner ça fait une heure. Je suis venu ici pour vous voir. On m’avait dit que je pouvais vous rencontrer ici…Vous savez, ma vie a été une belle vie, très amusante et pleine de formidables moments, mais, en ce moment, elle devient d’un ennui épouvantable, rien n’est intéressant. Je sens la fin qui m’enveloppe le corps, qui me gratte la nuque ne me laissant plus vivre. Je maigris depuis quelques jours et je commence à comprendre vraiment le sens de la vie, à voir et a sentir différemment les choses. Mais je vous ennuie avec cela. Vous êtes encore trop jeune pour y penser, je m’excuse.
-Duroy : Au contraire, je vous comprends parfaitement. Vous rappelez-vous quand nous nous sommes rencontrés la première fois, que vous m’avez parlé de la sensation de la mort, que tout le passé revient en tête et que le désir de rester vivant augmente infiniment ? Je l’ai senti. Je l’ai senti comme si on me touchait avec un fer incandescent.
-Norbert : Et pourquoi avez-vous senti cela étant si jeune ?
-Duroy : Car j’ai eu un duel avec Langremot, un rédacteur, pour un motif si stupide que je ne veux point le raconter. La nuit avant le duel à mort, je ne pensais qu’à la vie, aux êtres les plus aimés. J’ai juré que jamais je ne laisserais échapper ma vie si facilement. Et heureusement que je m’en suis sorti.
-Norbert : Avez-vous tué le rédacteur ?
-Duroy : Non, personne n’a été blessé dans ce duel, heureusement.
-Norbert : Dans quelles situations vous vous mettez, Duroy !! La vie, « c’est la chose » la plus importante du monde. On ne peut pas la laisser n’importe où, mais oublions ça et parlons d’autres choses. Avez-vous formé une famille ? Qu’êtes-vous donc devenu ?
- Duroy : Maintenant je dirige La vie française et je rédige parfois quelques articles de politique. Suzanne, ou Mme Du Roy de Cantel, est mon épouse, et notre petit enfant est un très beau garçon nommé Charles.
- Norbert : Et pourquoi ce nom ?
-Duroy : Car Charles Forestier était mon camarade, mon compagnon et je suis ce que je suis grâce à cet homme honorable. Charles est un nom digne d’une personne qui n’essaie que de faire le bien.
-Norbert : (en toussant) Je vois... Quel âge a votre fils ?
-Duroy : Il a six ans, et il écrit déjà ses propres histoires ! Je pense qu’il sera un excellent rédacteur et…
Tout à coup Norbert fait un bond et se rassied en transpirant.
-Norbert : Je la sens, elle est là, je ne peux plus échapper à ses bras morbides qui veulent m’embrasser.
-Duroy : Attendez deux secondes, je vais appeler un médecin qui…
-Norbert : Non, je vous en prie, laissez-moi me reposer tranquillement, on ne peut rien y faire. Je vais vous révéler un secret, mon ami, rappelez-vous bien.
-Duroy : Mais ne parlez pas, vous allez empirer encore plus, nom de Dieu !!
-Norbert : Écoutez-moi ! Ma vie va arriver à sa fin d’ici quelques instants. Sachez que je vous apprécie beaucoup (il reprend son souffle). La vie, la vie dépend du point de vue que vous adoptez (il prend Duroy par la main et le regarde fixement, dans les yeux). Vous devez voir la bouteille à moitié pleine et pas à moitié vide. Pensez-y et soyez heureux, très heureux.
-Duroy : Norbert (le secouant) !!
-Norbert : Soyez le plus heureux possible et... et ne… (Duroy se tend vers sa bouche pour mieux l’écouter)… ne m’oubliez jamais !
Avant qu’il tombe, Duroy le prend rapidement et lui ferme les yeux avec ses doigts.
-Duroy : Ne vous inquiétez pas cher ami, ne vous inquiétez point.
Lázaro Bilbo
MEURSAULT ET GEORGES DUROY
Acte II scène 2
MEURSAULT, GEORGES DUROY, UN GARÇON
Meursault est en train de dîner chez Céleste à Alger. Georges Duroy le voit, entre et s´assied à sa table.
Georges Duroy :(avec enthousiasme) Bonjour, Meursault !
Meursault ne dit rien et il ne paraît pas à l´aise en présence de Georges, en plus d´être surpris.
Georges Duroy : Comment vas-tu ?
Meursault :(avec indifférence) Bien.
Georges Duroy : Tu as l´air surpris. Sûrement, tu te demandes ce que je fais ici à Alger.
Meursault : Oui.
Georges Duroy : Je suis à Alger parce que j´ai une affaire à traiter avec le ministre des Affaires Étrangères.
Un garçon s´approche lentement vers la table où se trouvent Meursault et Georges.
Le garçon :(à Georges) Que désirez-vous prendre, Monsieur ?
Georges Duroy : Seulement un bock.
Le garçon part.
Georges Duroy : Je me rappelle que tu m´avais parlé d´une histoire que tu avais eue avec des Arabes, et que tu avais écrit une lettre et que tu t´en étais bien sorti.
Meursault : Oui.
Georges Duroy : Je vais te faire une proposition.
Meursault :(un peu embarrassé) Si tu veux, cela n´a pas d´importance.
Georges Duroy :(surpris) Mais si ! C´est important, écoute : voudrais-tu travailler avec moi comme rédacteur de la Vie Française ? Je parlerai de toi au directeur.
Meursault :(avec indifférence) Je ne sais pas.
Georges Duroy : Mais voudrais-tu ?
Meursault : Si tu veux, je travaille avec toi.
Georges Duroy : Pour cela il faudrait que tu déménages et que tu vives à Paris.
Meursault : Je ne sais pas, il faut que je demande à Marie.
Le garçon arrive avec le bock et le met sur la table, il s´en va.
Georges Duroy : Ah ! Oui, ta fiancée, comment ça va avec elle ?
Meursault : Ça va bien.
Georges Duroy :(encore surpris) Mais tu l´aimes, n´est ce pas ?
Meursault :(avec indifférence) Je ne sais pas.
Georges Duroy : Mais comment, tu ne sais pas ? Ou tu l´aimes ou tu ne l´aimes pas.
Meursault :(obligé à dire une réponse concrète) Euh…Oui, je l´aime.
Georges Duroy : Alors ? Pourquoi tu me dis que tu ne sais pas ?
Meursault : Je ne sais pas. (Intéressé) Et toi, comment ça va avec les femmes à Paris ?
Georges Duroy : Très bien, elles sont toutes folles d´amour pour moi. Je crois que dans très peu de temps je vais me marier.
Meursault : Quelle chance !
Georges Duroy : Bon, alors tu travailleras avec moi à Paris ?
Meursault : Cela dépend de Marie.
Georges Duroy : Tu me le diras, si tu veux travailler.
Meursault : Oui.
Georges se lève.
Georges Duroy : Au revoir, Meursault.
Meursault : Au revoir.
Iván Garrido, 2d 8