Mi homepage

RENCONTRE CAMUS-MEURSAULT, 2d


    MEURSAULT RENCONTRE SON PÈRE....


   Un dimanche de juin, près d’Alger. Ne voulant pas faire « l’effort » nécessaire pour  grimper les quelques marches qui mènent au cabanon de Raymond et pour ne pas « aborder encore  les femmes », Meursault est reparti sur la plage vibrante de soleil. Il se dirige vers l’ombre et la fraîcheur de la petite source. Quand il en est plus proche, il voit que la place est occupée. Il pense d’abord qu’il s’agit d’un des Arabes. Mais en continuant sa marche, il s’aperçoit qu’il s’agit d’un autre homme, qu’il ne connaît pas. Cet étranger est Albert Camus, assis tranquillement dans l’ombre des rochers, savourant le bruit des  vagues. Meursault hésite mais préfère finalement partager la petite source avec son créateur que de retourner sur ses pas  sous un soleil apocalyptique.

Conditions de l'écriture:

- travail fait en classe en deux heures
- possibilité de consulter  le roman


 AUTEURS : classe de 2d 2

Dimitri Fercoq
Jessica Kempell
Clara Florensa
Inés Aguilar
Rodolphe Martí
Victoria Fabre
Daniel Rodríguez
Léa Saintespes
Marc Freixas
Clara Aler
Paul Dufraisse


                                                    Acte I, Scène 1

 

                                        MEURSAULT,  ALBERT CAMUS

 

    Meursault s'arrête, au milieu de la plage. Il regarde la cabane, puis l'ombre. Il hésite, et s'en approche, bravant les boules de feu projetées par la mer et le soleil dans un bruit assourdissant.

   Une fois assis à l'ombre et au frais, il entend, comme Camus, l'apaisant et savoureux bruit des vagues.

   Meursault porte une cravate bleue et Camus une flanelle grise.

 

CAMUS : Pourquoi t'es tu arrêté, comme si tu hésitais entre la cabane et moi ?

 

MEURSAULT : (Il ne répond pas tout de suite.) Le soleil m'empêchait d'évaluer la distance. Et à grands coups de griffes, il lacérait mes jambes, me vidant de la force et de l'envie de monter les escaliers.

 

CAMUS : (surpris) Ta phrase contient plus de cinq mots et tu y fais une magnifique personnification...Pourquoi te voilà si ouvert ?

 

MEURSAULT : (comme si la réponse était évidente) Je fais partie de toi tout comme tu fais partie de moi. Tu m'as créé et je t'ai construit. En moi, tu as trouvé le moyen de t'apaiser, de ne plus craindre le soleil. Je n'ai rien à te cacher et je suis ici pour te demander de m'aider.

 

Tout deux échangent un regard. Quelque chose s'est installé, voire deux: la confiance qui entraîne le début de la compréhension.

 

CAMUS : Toi et moi regrettons aussi amèrement que l'eau salée nos parents. Je vais te parler, t'éclairer autant que celui que tu redoutes, te forcer à voir les choses en face, et toi, toi, tu vas tout me dire. Les choses vont se mettre en place d'elles-mêmes, puis ensemble nous rejoindrons nos parents.

 

Silence.

Une sirène gronde, annonçant la liberté, la délivrance.

 

CAMUS : La vie est pleine d'épreuves et ce n'est ni la mort d'êtres chers ni le souvenir douloureux de ceux-ci qui doivent t'empêcher d'avancer, au sens propre comme au figuré. Toi et moi allons mourir, et c'est là ce qui fait l'intérêt de la vie. Elle est si précieuse qu'on ne peut la gâcher. Ta volonté doit empêcher la gâchette de céder. La vie n'a aucun sens, et bien tant mieux ! Donne-lui celui que tu veux ! Ce qui rend ta vie précieuse est aussi ce qui rend celle des autres précieuse.Tu n'as donc pas le droit d'écourter celle d'un autre, bien que le soleil t'y oblige. Résiste ! La peine de mort est une horreur que je ne comprends pas ! Il faut profiter de la vie avant qu'il ne soit trop tard !

 

Silence.

 

CAMUS : A ton tour, parle. Dis-moi tout.

 

Toute la journée, Meursault se livre et Camus le délivre. Au fil de la journée, l'un et l'autre s'apaisent et deux larmes salées viennent couler sur les joues des deux frères, si proches désormais.

Puis, un rayon de soleil se faufile, arrive discrètement, doucement, comme s'il voulait s'excuser de toute la douleur causée. Tous deux lui pardonnent et le rayon vient faire vriller la perle salée causée par la joie.

 

CAMUS/MEURSAULT : (d'une même voix, apaisés) Allons nous baigner et rejoindre nos parents.

 

    Tous deux se lèvent. Alors que le soleil se couche et plonge dans la mer, eux plongent leurs mains dans leur poches et en sortent une cigarette. Toujours synchronisés, d'un même geste et au même moment, ils l'allument.

    Ils s'éloignent et il semble que ce soit « il s'éloigne ».

   Les deux silhouettes se confondent pour n'en former qu'une : un homme apaisé. Il s'arrête devant l'immensité de la mer. Il n'a ni chaud, ni froid. Il est bien, libéré, le soleil ne lui fait plus mal.

   Il respire et se laisse pénétrer par le sel, la mer et le soleil. L'homme enlève sa cravate bleue et sa flanelle grise.

   Le voilà nu, comme à la naissance.

   Une autre sirène s'entend, comme si elle annonçait le départ de quelque chose; il bondit et plonge.

 

 

 

                                                                                 Dimitri Fercoq, 2d 2





            
         ACTE I,  scène 4

                   MEURSAULT, ALBERT CAMUS

 

Meursault est assis sur un des rochers à l’ombre, les pieds dans l’eau de la source. Camus se rafraîchit quelques mètres plus loin.

CAMUS: Il regarde Meursault comme s’il le connaissait déjà. Le soleil est brûlant cet après-midi.

MEURSAULT : Avec un regard étranger. L’ombre est réconfortante en été, cette chaleur est étourdissante.

CAMUS : C’est vrai. Silence. Vous êtes d’ici ?

MEURSAULT : Il allume une cigarette et en offre une autre à Camus qui s’approche de lui et s’assoit lui aussi les pieds dans la source. J’habite Alger.

CAMUS : D’un air convaincu. Je savais bien que je vous avais vu quelque part.

MEURSAULT : C’est possible.

CAMUS : Vous fréquentez le bar de Céleste, n’est-ce pas ?

MEURSAULT : Oui, je réside dans un des immeubles qui en sont proches.

CAMUS : J’ai dû vous y voir un des midis où j’y suis allé boire un café.

MEURSAULT : Avec indifférence. Cet endroit est agréable.

CAMUS : Après un court silence. La plage n’a pas l’air de vous plaire.

MEURSAULT : Après un long silence, Meursault regarde Camus. Quel est votre nom ?

CAMUS : Court silence. D’un air étonné. Albert Camus.

MEURSAULT : C’est vous l’auteur de L’Étranger ?

Camus dit oui avec la tête et écrase sa cigarette sur un des rochers. Après quelques secondes de silence.

MEURSAULT : Ce livre m’a assez impressionné.

CAMUS : Mon personnage est quelqu’un de très sec mais tout de même révolté. Meursault jette sa cigarette. Vous avez des traits et des expressions qui me rappellent mes premières inspirations sur lui.

MEURSAULT : On dirait que vous le connaissez comme si c’était votre fils.

CAMUS : C’est mon fils mais aussi mon âme.

MEURSAULT : D’où avez-vous tiré les idées ?

CAMUS : J’ai écrit mes propres expériences tout en les modifiant, c’est comme un autre « moi » que j’ai créé.

MEURSAULT : Après quelques secondes de silence, il parle en regardant l’horizon. Votre mère est morte ?

CAMUS : Non, elle est en vie. Mais la communication avec elle est quasi nulle.

MEURSAULT : En parlant bas, comme s’il ne le disait que pour lui. La mienne est morte. Je n’ai pas pleuré.

 

Jessica Kempell,  2d 2


         

                         CAMUS, MEURSAULT

 

 

    Un dimanche de juin, sur une plage près d’Alger. Le soleil tape fort. Meursault marche vers l’ombre près des rochers et s’assoit à côté d’un homme qu’il ne connaît pas.

 

CAMUS- Auriez-vous une cigarette ?

 

MEURSAULT (en sortant son paquet)- Tenez.

 

   Les deux hommes fument, en silence.

 

MEURSAULT- Vous êtes d’ici ? Votre tête me dit quelque chose…

 

CAMUS- J’ai grandi dans le quartier de Belcourt à Alger mais je vis en France. Je ne viens en Algérie que très rarement et cette terre me manque.

 

MEURSAULT (après un silence)- Il fait trop chaud ici.

 

CAMUS (en signalant le brassard noir au bras de Meursault) -Vous portez le deuil ?

 

MEURSAULT- Maman est morte il y a peu.

 

CAMUS- Cela doit être dur de perdre sa mère, c’est la personne que l’on aime le plus, en général.

 

MEURSAULT- Oui.

 

   Silence.

 

MEURSAULT- Quel métier exercez-vous ?

 

CAMUS- Je suis journaliste et écrivain.

 

MEURSAULT- C’est un métier que j’aurais voulu exercer, le journalisme.

 

CAMUS- Alors pourquoi ne l’avez-vous pas fait ?

 

MEURSAULT- J’ai eu des empêchements et je n’ai pas pu continuer mes études.

 

CAMUS- Moi aussi, j’ai dû arrêter, j’ai eu la tuberculose. Mais pourquoi n’avez-vous

pas repris vos études plus tard ?

 

MEURSAULT- Je n’avais pas assez d’argent.

 

CAMUS- Et vos parents n’ont-ils pas pu vous aider ?

 

MEURSAULT- Je ne connais pas mon père, et ma mère vient d’une famille modeste.

 

CAMUS- Est-il mort à la guerre ?

 

MEURSAULT- Je ne sais pas, il a simplement disparu.

 

   Long silence, Camus réfléchit, Meursault fixe l’horizon.

 

CAMUS- Vous savez, (sourire) je sais qui vous êtes, je vous le dirai plus tard car je veux vous donner quelques conseils. (en devenant sérieux) Sachez que j’ai fait du mieux que j’ai pu pour vous mais que vous ne pouvez pas échapper à votre destin.

 

MEURSAULT- Et quel est mon destin ?

 

CAMUS- Je ne peux pas vous le révéler mais vous allez servir à dénoncer une injustice. Vous allez être martyr et allez ouvrir les yeux au monde sur la cause de la peine de mort et sur les erreurs de jugement. Mais n’ayez pas peur et vivez pleinement votre vie car bientôt vous comprendrez.

 

MEURSAULT- Qui êtes-vous ?

 

CAMUS- Je suis une partie de vous ou vous êtes une partie de moi. Vous avez dit que vous pensiez m’avoir déjà vu, peut-être m’avez-vous vu dans les journaux.

 

MEURSAULT- Je ne sais pas, je ne lis que de vieux journaux.

 

CAMUS- Vous ne trouvez pas que l’on a beaucoup de points communs ? Nous n’avons pas de père, nous venons tous les deux d’Alger, nous avons un amour inconditionnel pour notre mère…

 

MEURSAULT (en fixant intensément Camus)- C’est vrai que j’ai l’impression, quand vous me regardez, que c’est moi-même qui me regarde.

 

CAMUS- Vous voyez, n’importe qui d’autre m’aurait traité de fou mais vous, en ne comprenant pas les règles de la société, vous comprenez les gens à part.

 

MEURSAULT- Pourquoi êtes-vous à part ?

 

CAMUS- Notre plus grand point commun c’est que nous sommes tous deux étrangers : vous pour la société ; moi en France je suis algérien et en Algérie je suis français.

 

MEURSAULT- Et cela est-il mauvais ?

 

CAMUS- Non, c’est ça qui fait toute votre force. (En se relevant) Je dois partir maintenant.

 

MEURSAULT- On se reverra ?

 

CAMUS- Oui, ne vous inquiétez pas. Lors de votre procès, je serai là et assisterai, impuissant, au verdict que cette société injuste vous a réservé.

 

   Camus s’éloigne et Meursault décide de retourner au cabanon. En retournant sous le soleil, l’intensité de celui-ci le fait vouloir retourner à l’ombre, mais sa place est déjà prise par un des Arabes. Meursault fait un pas pour se diriger vers l’ombre.

 

 

 

Clara Florensa, 2d 2

 


 

                                                   Acte I, scène 1

 

                                  MEURSAULT ET ALBERT CAMUS

 

 

 

La scène se déroule sur une plage tranquille près d’Alger et avec un soleil brillant et chaotique. Meursault trouve Albert Camus assis dans le seul espace de la scène dans l’obscurité. En hésitant, Meursault s’approche lentement de Camus.

 

MEURSAULT, sérieux : Puis-je m’assoir?

 

CAMUS, en le regardant fixement : Évidemment, mon ami...

 

Ils restent tous les deux en silence, regardant la mer, jusqu’à ce que Meursault sorte de sa poche un petit livre, Le Malentendu.

 

CAMUS: Aimez-vous lire, Monsieur?

 

MEURSAULT: Oui.

 

CAMUS: Ce livre, celui-là, que vous tenez entre vos mains... il vous plaît?

 

MEURSAULT, sans lever la tête du livre : On pourrait ainsi le dire, je suppose.

 

CAMUS, en hochant la tête : Avez-vous lu d’autres livres de cet homme? Cet... Albert Camus?

 

MEURSAULT, à part: Cet homme me semble extrêmement connu. (À Camus) Oui, Monsieur, j’en ai lu quelques-uns, mais je suppose que je lis plus ses oeuvres à cause de tous ces points communs qu’on a dans la vie, l’auteur et moi, que par un vrai intérêt pour son oeuvre. Je ne me sens compris que par lui, dans ce monde fou. Même si je sais que jamais je n’arriverai à lui parler vraiment, je lui parle quelquefois dans ma tête.

 

CAMUS, avec un petit sourire malin : Ne dîtes jamais jamais, mon ami, on ne sait pas ce qui nous attend. Pourriez- vous m’en parler, de ces “points communs” entre vous et cet homme dont on parle?

 

MEURSAULT: C’est le seul homme qui pourrait comprendre comment je me sens par rapport à l’inexistence de mon père, à cette incroyable curiosité qui m’empêche de respirer quelques fois quand je pense à lui, à l’immense besoin de savoir qui il est, comment il est, s’il est toujours vivant... mais, je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout cela, à vous précisément, un homme que je connais depuis cinq minutes.

 

CAMUS: Quelquefois c’est plus facile pour nous de nous faire comprendre par des inconnus, que par ceux que l’on connait depuis toujours. Un inconnu nous est tout simplement égal. Ça ne nous intéresse pas ce qu’il pense ou  ce qu’il pourrait dire après de nous, puisqu’il est fort probable qu’on ne le reverra plus. Donc, c’est un peu comme parler avec soi même. Allez, continuez, n’ayez pas peur, ni honte. (En le regardant intensément dans les yeux)  Dites-moi... quoi d’autre?

 

MEURSAULT: Ma mère... je l’aimais. On ne  parlait pas beaucoup avant sa mort, mais c’était ma mère, et je l’aimais. C’est à cause du manque de communication que je l’ai envoyée dans cet asile, mais... c’était à cause des moments de malaise qu’on passait ensemble. Les temps passés ensemble sont devenus étranges et lointains. Elle est devenue lointaine. Mais c’était ma mère. Je l’aimais, ma mère... Et aussi, en ce qui concerne mon travail, la proximité avec la mort. Tout. Tout cela, Monsieur, Camus l’aurait très bien compris. Le fait que je n’arrive pas à croire en Dieu, le fait que je sois comme je suis...

 

CAMUS: Peut-être, mon cher ami, faut-il que vous essayiez de vous comprendre un peu vous-même, avant que les autres puissent vous comprendre. C’est une loi, un principe de vie, mon cher Meursault.

 

MEURSAULT, surpris : Comment savez-vous mon nom?

 

CAMUS, avec un sourire et en se mettant debout : Je sais beaucoup plus que ça de vous, et je sais autant de vous que ce que vous savez de moi. (En regardant sa montre) Mais maintenant il faut que je continue mon parcours, il faut que je sois quelque part à dix-huit heures.

 

MEURSAULT, un peu peureux: Non, ne partez pas! Dîtes moi, qui êtes-vous?

 

CAMUS: Un vieil ami à vous, mais il me semble que vous ne m’aviez pas reconnu...

 

Il commence à marcher.

 

MEURSAULT, qui regarde Camus partir; en criant : Quel est votre nom, monsieur?

 

CAMUS, en se retournant vers lui : Albert Camus, à votre service.

 

Meursault reste seul sur scène, et les lumières qui représentent le soleil éclairent de moins en moins, jusqu’à ce que toute la salle devienne noire.

 

 Enya Fariña, 2d 2


                                                          ACTE I,   scène 1

                                                    MEURSAULT, CAMUS

 

 

MEURSAULT (s’approche et hésite) :

Est-ce que je peux vous tenir compagnie ?

CAMUS (sourit) :

Bien sur, Meursault, tu es le bienvenu.

MEURSAULT (l’air surpris) :

Comment savez-vous mon nom ?

CAMUS (après un instant de silence) :

J’aime écouter les vagues, c’est joli et mélodieux. Je me souviens de ma mère qui ne pourra pas les entendre dans toute leur splendeur.

MEURSAULT (hésite encoure un peu) :

Pourquoi ? Est-elle sourde ?...  Ma mère, ma mère est morte. Vous l’aimiez bien, la vôtre ?

CAMUS (sans le regarder) :

Un peu plus que toi la tienne.

MEURSAULT (tout bas) :

Pourquoi connaît-il tant de choses sur moi, cet étranger ?

CAMUS (il se lève) :

On va se baigner ? Je sais que tu aimes ça.

MEURSAULT (le suit des yeux) :

Tu sais ce dont j’ai envie maintenant ?

CAMUS (il s’assoit de nouveau) :

D’un café au lait, juste comme moi. Mais on ne peut pas en avoir un, juste là ?

MEURSAULT (d’un air surpris) :

Pardon ? Comment le savez-vous ?

(Après avoir vu que l’autre ne répond pas)

Vous savez qui était ma mère ? Mon père ? Je vous connais ?

CAMUS :

Ta mère es morte dans un asile, tu es allé à son enterrement pour en finir avec cette affaire. En fait tu l’aimais bien. Ton père, tu ne l’as jamais connu, mais tu as eu différentes figures paternelles. Tout comme moi, j’ai eu un professeur qui m’aimait bien et m’a aidé.…

MEURSAULT :

Tu n’avais pas de père non plus ?

CAMUS :

Je vivais dans un milieu social plutôt pauvre. Mon père mourut à la guerre.

MEURSAULT :

La seule anecdote dont je me souviens de mon père c’est qu’il fut dégoûté  après avoir vu une exécution capitale.

CAMUS :

Comme le mien… (Après un long silence) Mais après il y a quelques différences dans nos vies.

MEURSAULT :

Lesquelles ? (tout bas, pour lui)  Comment sait-il tout ça !?

CAMUS :

Moi, grâce à un professeur, il m'a été permis de poursuivre mes études afin de devenir journaliste. Toi, j’ai dû te faire abandonner les tiennes : tu ne devais pas avoir d’ambitions dans ta vie.

MEURSAULT :

Mais j’ai bien pu étudier, maintenant j’ai un métier digne. Certes, je n’ai pas d’ambitions, mais cette vie me plait.

CAMUS :

Avec un travail qui ne te gêne pas et Marie qui t’aime.

MEURSAULT (hésite) :

Qui êtes-vous ?

CAMUS :

Albert Camus, ton père…

MEURSAULT (l’air très surpris) :

.. Mon créateur ?

CAMUS

Tu es un peu moi, je t’ai fait à mon image. C’est pour ça que je connais tout sur toi. Je connais aussi bien le début et la fin de ta vie.

 

 

                                                   scène 2

                             MEURSAULT, CAMUS, RAYMOND, MARIE

 

RAYMOND (il s’approche vite) :

Meursault, je t’ai cherché partout. Tu viens ? On va nager. (À Meursault tout seul) Qui est ce type ? Il te dérange ?

MEURSAULT :

Non, j’allais justement me baigner maintenant. Mais allez-y, je vous rejoins dans un moment.

MARIE (elle sourit) :

D’accord, mais fais vite.

 

                                              scène 3

                                     MEURSAULT, CAMUS

 

MEURSAULT :

Je sais qui tu es ! Je t’ai rencontré à Paris, non ?

CAMUS :

Oui, c’est vrai. Mais maintenant je dois y aller. Profite bien de ta vie. Un intrus va venir dans pas longtemps.

MEURSAULT :

Qui est-ce ? Est-ce que je pourrai parler une autre fois avec vous, mon créateur ?

CAMUS (s’éloigne lentement, il marche dans l’eau)

Peut-être.

 

 

Inés Aguilar, 2d 2



                       ACTE I,  SCÈNE 1

 

                 ALBERT CAMUS, MEURSAULT

 

 

 

Le décor est simple. Il y a une petite source d’où jaillit un peu d’eau. Sur le fond, on voit la mer et un gros soleil qui est en fait un puissant projecteur. Ce dernier est allumé à 70%. À côté de la source se trouve assis Camus  Il y a une serviette de bain à côté de lui.

Meursault arrive, la chemise déboutonnée et tout transpirant. Quand il voit Camus, il prend un air surpris/étonné et hésite un moment avant de s’assoir à côté de lui.

 

MEURSAULT, avec un peu de peur et de curiosité : Bonjour !

 

CAMUS : Bonjour. Belle journée, n’est-ce pas ?

 

L’éclairage s’intensifie et converge sur Meursault.

 

MEURSAULT, troublé: Pas vraiment. Ce soleil tape très fort et je suis quasiment noyé dans ma sueur salée, quel supplice !

 

CAMUS : Voudriez-vous que je vous laisse ma serviette ?

 

Il lui tend la serviette

                                                                                                              

MEURSAULT : Oui ! Merci bien.

 

Il la prend et s’essuie le visage.   L’éclairage est moins intense.

 

MEURSAULT : Au fait, je ne vous ai pas demandé comment vous vous appelez.

 

CAMUS : Et bien, je m’appelle Jean Meursault. Et vous ?

 

MEURSAULT : Vous avez le même nom de famille que moi !

 

CAMUS : En fait, c’est un pseudonyme que j’utilise quand je signe certains articles, mon vrai nom est Camus, Albert Camus.

 

MEURSAULT : Entendu. J’aime bien vos chaussures, elles sont d’un noir !


CAMUS : Ce n’est pas faux. Elles sont noires mais je n’ai ni chaud en été ni froid en hiver avec elles, et puis vous aussi vous avez des chaussures noires !

 

MEURSAULT : C’est exact ! (Il sourit. L’éclairage devient « normal ».)  Mais les miennes ne sont pas aussi belles que les vôtres. (Il est pensif un moment.)  Êtes-vous du coin ?

 

CAMUS : Non, pas exactement, mais je suis né en Algérie.

 

MEURSAULT : Et moi donc ! Moi aussi, j’y suis né, en Algérie! (dit d’un ton faussement outré, très exagéré) 

 

CAMUS : On peut donc dire que nous sommes pieds-noirs dans les deux sens du terme ! (Rires)

 

MEURSAULT : (Rires aussi) Auriez-vous l’heure ?


CAMUS : Et bien il est quatorze heures quarante et une.

 

MEURSAULT : Merci bien. Puis-je me rafraîchir près de la source, c’est que j’ai la gorge en feu.

 

L’éclairage s’intensifie très vite et converge sur Meursault

 

CAMUS : Je pense que oui. Mais, auriez-vous des problèmes avec le Soleil ? Car vous semblez allergique à ce dernier.

 

MEURSAULT, se lavant le visage avec l’eau de la source : Qui n’en a pas ?

 

L’éclairage converge cette fois sur Camus.

 

CAMUS : Vous avez raison, ce soleil rend les gens malades. J’ai l’impression d’avoir une nouvelle fois la tuberculose !

 

MEURSAULT : Vous aussi, vous l’avez eue ? C’est terriblement ennuyeux comme instant à vivre, n’est ce pas ?

 

CAMUS : Oui, je l’ai eue! Mais l’avez-vous vraiment eue ? Car je ne souhaite à personne ce calvaire.

 

MEURSAULT : Non, mais j’ai eu la variole.


CAMUS : Aimez-vous vous baigner ? Ce plaisir incommensurable de fraîcheur dans une torride et brûlante journée. Cette sensation de liberté, de s’évader…

 

MEURSAULT : Oui, j’adore ça.

 

CAMUS : Et bien allons-y !

 

 

L’éclairage redevient normal.

 

 

 

ACTE  I,  SCÈNE  2

 

Camus et Meursault sont en maillot de bain, sur la plage,  à une vingtaine de mètres de la mer. Le projecteur soleil est encore là. Il n’est ni trop fort ni trop faible.

 

CAMUS : Meursault ! Avez-vous de la famille ?

 

MEURSAULT : N…Ou…N…Enfin Ou…Non ! J’en avais, mais ma mère est morte il y a dix-huit jours et mon père a disparu quand j’étais jeune. Il était dégoûté de cette société qui condamne les gens à la guillotine.

 

CAMUS : Le mien est mort au front, lors de la bataille de la Marne, en 1914, il était lui aussi dégoûté de cette horrible chose qu’est la condamnation à mort.

 

MEURSAULT : Et je suis devenu le dernier de ma famille.

 

CAMUS : Et bien, je vous dis de faire attention, de ne pas montrer que l’on est honnête dans une société malhonnête.

 

MEURSAULT (Il sourit) : Et à vous, de faire attention aux belles voitures tout comme aux belles femmes, surtout du côté de la Galice. (Il cligne de l’œil gauche.)

 

CAMUS : Bon, oublions ceci, et… Allons nous baigner, car je sens que je vais fondre si je reste une seconde de plus sur cette terre aussi brûlante et inhospitalière que l’enfer alors que la mer nous accueille à bras ouverts !

 

Et ils vont dans l’eau.

 

 

Rodolphe MARTI,  2nde2

 


                                             ACTE  I , scène 1

 

Meursault arrive, Albert Camus est seul couché sur le dos, les mains sous la nuque, le front dans l’ombre des rochers, mais tout le corps au soleil.

MEURSAULT (craintif) :

Qui êtes-vous ?

ALBERT CAMUS :

Tu ne sais pas qui je suis pourtant moi je sais qui tu es. Tu t’appelles Meursault, tu habites dans le quartier de Belcourt, tu as une petite amie appelée Marie, tu n’aimes pas le dimanche, les agents de police et bien d’autres choses, mais surtout, tu détestes le soleil et la chaleur. C’est pourquoi je t’invite à t’assoir près de moi, à l’ombre, car tu  adores l’ombre. (Meursault fait un pas mais hésite.) Allons, approche. (Meursault avance et s’assoit à côté d’Albert  Camus)

MEURSAULT :

Comment savez-vous tout ça ?

ALBERT CAMUS :

Ne t’inquiète pas pour ça. Je vais tout te raconter. Oh, mais excuse mes manières, je ne me suis pas présenté : Mon nom est Albert Camus. Tu me connais peut-être car je suis écrivain.

MEURSAULT :

Non, de toute façon, ça m’est égal, vous êtes un inconnu  et je ne parle pas à un étranger. Au revoir.

(Meursault se lève, marche et se retrouve sous le soleil. Il s’arrête.)

 

ALBERT CAMUS :

Ne fais pas l’idiot, voyons, reviens ici … à l’ombre. Tu vas voir que nous avons plus de choses en commun que ce que tu penses (Meursault revient et s’assoit)

MEURSAULT :

Comment savez-vous toutes ces choses ?

ALBERT CAMUS :

C’est simple : je t’ai créé.

MEURSAULT (surpris) :

Quoi, mais c’est insensé, ce n’est …

ALBERT CAMUS :

Si, c’est possible, ma vie est très semblable à la tienne. As-tu connu ton père ?

MEURSAULT :

Et bien… pour être exact, je ne me souviens pas, la seule chose que l’on m’a dit de lui c’est qu’il…

ALBERT CAMUS :

…avait assisté à une exécution publique. En réalité c’est mon père, il a été appelé sous les drapeaux durant la guerre et il est mort durant la bataille de la Marne, j’avais alors cinq ans. Si tu ne t’en souviens pas c’est que je l’ai voulu.

MEURSAULT :

Et ma mère, c’était la vôtre aussi ?

ALBERT CAMUS :

Non, mais votre mère ne parlait pas beaucoup, c’était une façon de représenter ma mère indirectement.

MEURSAULT :

Mais pourquoi me dîtes-vous ça ?

ALBERT CAMUS :

Et bien, je suis en train d’écrire la suite de ton histoire, et je suis d’accord pour réécrire ton destin. Le deuxième livre racontera ma vie à travers toi, comme une sorte de biographie indirecte.

MEURSAULT :

Comment vais-je mourir ?

ALBERT CAMUS :

Peut-être prendras-tu le train ou alors tu accepteras de monter dans la Mercédès de ton ami. Seul moi en déciderai. Cela n’a pas d’importance. L’important n’est pas comment tu mourras, mais comment tu vivras ! Tu auras une enfance difficile, sans beaucoup de moyens. Cependant, un professeur t’aidera et tu pourras ainsi obtenir une bourse et faire des études. Tu te marieras une première fois mais, ce mariage ne sera pas très prometteur. Ton deuxième mariage avec une pianiste sera plus fructueux et vous aurez une relation assez libérale, c’est pourquoi tu rencontreras une charmante actrice galicienne et vous serez heureux…

(Il se lève et commence à marcher vers la plage). Tu mourras certes, mais ne t’inquiètes pas, tu reposeras aux côtés de ta femme.

(Il marche et disparaît tel un mirage sur le sable chaud. Meursault reste seul, assis.)

 

Daniel Rodríguez, 2d 2

 

 


 

                                 ACTE PREMIER, SCÈNE 1

 

                                   MEURSAULT,  ALBERT CAMUS


 
La scène se déroule un dimanche de juin, près d'Alger .Meursault, ne voulant pas retourner sur ses pas à cause du soleil apocalyptique, décide de finalement partager sa source. Les personnages ne pensent pas se connaître, mais aimant tous les deux l'ombre, ils se retrouvent tous deux à l'ombre des rochers.
 Meursault s'approche discrètement du rocher où est assis Camus. Il finit par s'asseoir aux côtés de cet étranger. Il tient toujours la crosse du revolver.

 

MEURSAULT: Bonjour.
 
CAMUS, sursautant et étonné d'apercevoir CET homme : Oh ! Bonjour! Je pensais, c'est tout. Je pourrais rester là des heures, assis à l'ombre de ces rochers, à écouter le bruit des vagues.
 
MEURSAULT, desserrant petit à petit la main de la crosse du revolver: Moi aussi. J'aime ça. Par contre, je n'aime pas le soleil brûlant tapant sur mon front. Toute cette chaleur qui s'appuie sur moi, c'est insoutenable.
 
CAMUS: Je sais, je sais.
 
MEURSAULT: Comment ça, vous savez ?
 
CAMUS: Je sais, nous sommes pareils .Je l'ai su dès que je vous ai vu.
 
MEURSAULT : Bien...
 
CAMUS : Alors, puisque nous sommes tous deux assis ici, parlons.
 
MEURSAULT : Si ça peut vous faire plaisir.
 
CAMUS : Votre vie. Parlez-moi de votre vie.
 
MEURSAULT : Je suis né à Alger, dans un quartier modeste. Je ne connais pas mon père. Il est mort. Ma mère, elle, est morte il n'y a pas très longtemps. Elle était à l'asile. Repensant à l'enterrement, Meursault se crispe, et se rappelle la brûlure du soleil. Ses mains deviennent moites. J'aime...J'aime fumer, boire du café au lait, découper des publicités dans les magazines.
 
CAMUS,  s'allongeant de façon à avoir la tête à l'ombre et le reste du corps au soleil : C'est bien.
 
MEURSAULT, se détendant, en aparté : Si cet homme avait été l'Arabe, qu'aurais-je fait ? Là, je suis bien, je me sens bien, l'ombre me fait du bien.
 
CAMUS, lui tendant un paquet de cigarettes : Vous en voulez une ?
 
MEURSAULT : Humm...D'accord.

 

Il prend la cigarette et observe Camus.
 
CAMUS : Alors ? Dites-le. Qu'auriez-vous fait si une autre personne s'était trouvée là, à ma place ?
 
MEURSAULT : Je ne sais pas. Il a les yeux fermés, mais sent toujours le revolver dans son veston. Je...Je ne sais pas.
 
CAMUS : Bien...Et vous voulez le savoir ?
 
MEURSAULT : Je ne sais pas.
 
CAMUS : Vous voyez ça ? Il lui désigne son veston. Enlevez-le, et déposez-le ici.
 
Meursault obéit, surpris par la demande de cet homme.
 
CAMUS : Voilà. C'est mieux maintenant.
 
MEURSAULT : Certainement.

 

Il regarde le veston et observe la crosse brillante au soleil.
 
CAMUS, refermant les yeux. Vous entendez ? Le clapotis des vagues...C'est tellement agréable...
 
MEURSAULT  (il entend mais ne peut détacher son regard de cette arme) : Oui,...J'entends...

Il repense à l'enterrement, regarde Camus sourire. Il lui semble que tout est redevenu comme avant de se trouver là, à l'ombre près de cette source. Maintenant, l'ombre s'est dissipée, la seule place restante est déjà occupée.

Aïe !

De la cendre de cigarette vient de tomber sur son bras nu, il sue à grosses gouttes.
 
CAMUS,  se levant soudain et regardant sa "créature" : Oh ! Je suis désolé, viens t'asseoir ici, si tu veux. À cette période de l'année, la chaleur est vraiment insupportable.
 
MEURSAULT  (quittant la crosse des yeux, il regarde longuement son créateur, se déplace et part rejoindre l'ombre) : Merci. Merci.

 

Victoria Fabre, 2d 2

 


                  MEURSAULT ET SON CRÉATEUR

 

Meursault arrive à la petite source contrarié par la présence d’un étranger.

 

ALBERT CAMUS : J’espérais justement te trouver en ce lieu.

MEURSAULT: Vraiment ? Il y a trente secondes j’hésitais encore entre la torture des marches à monter et la fraîcheur de la source…

Meursault marque une pause, puis voyant Albert Camus sans réaction, poursuit.

Auriez-vous l’obligeance de vous présenter, puisque vous paraissez me connaitre ?

ALBERT CAMUS : Je me nomme Albert Camus et tu es Meursault. Je t’ai créé. C’est pour cela que je savais que l’effort de ces quelques marches à franchir et ces quelques femmes dont tu aurais dû subir le discours, t’auraient torturé.


Meursault, surpris, prend place aux côtés de Camus qui vient de gagner son entière confiance.

Je suis venu te rencontrer pour te mettre en garde et sûrement aussi pour voir comment tu évolues et comment je peux te faire comprendre ton personnage.

MEURSAULT: A quoi bon comprendre ? Nous agissons tous spontanément en fonction de notre personnalité.

ALBERT CAMUS : Sûrement, mais peut-être que si tu comprends ton personnage, tu                               comprendras ta vision des choses.

Camus marque une pause, se lève, boit quelques gorgées d’eau, suivi de Meursault, puis ils se mettent tous deux à marcher sur une allée ombragée.

MEURSAULT : Tu perds ton temps, personne ne me comprendra jamais !

ALBERT CAMUS : Certes, mais c’est uniquement pour avoir la conscience tranquille que je fais cela. Ton personnage est juste et honnête, c’est pour cela que tu seras condamné…

MEURSAULT: Alors le problème ne vient pas de moi ; pourquoi ne changes-tu pas la justice ?

ALBERT CAMUS : Si je le faisais, il n’y aurait plus d’histoire et ça ne reflèterait pas la réalité. Tes origines y sont pour beaucoup dans ton incompréhension, et elles sont souvent mal reliées à certains problèmes par les lecteurs. Par exemple lors des premières lectures, ils ne comprennent pas pourquoi tu refuses d’aller à Paris, ce qui est pour toi une véritable chance.

Meursault, d’habitude trop discret, veut interrompre Albert Camus mais ce dernier poursuit.

De plus, ton comportement, jugé trop spontané et indifférent au monde qui t’entoure, est très mal vu par certains qui comprennent l’inverse de ce qu’ils devraient comprendre. Par exemple lorsque tu acceptes un café à la veillée funèbre de ta mère, les lecteurs superficiels voient un homme insensible qui se moque de tout et dont le comportement est bien trop déplacé ; alors que les bons lecteurs perçoivent un homme très ou peut-être trop sensible qui chercherait une échappatoire. Enfin… question de réflexion.

MEURSAULT: Mon personnage n’est  peut être pas bien ou mal compris, ce sont des points de vue différents, mon personnage peut être vu sous différents angles. Comment expliques-tu la gêne que me procure le soleil ?

ALBERT CAMUS : Cela a été créé à la base pour la représentation de l’autorité paternelle ; seulement, avec le jeu des éléments, le soleil a pris une véritable importance.

MEURSAULT: Pourquoi marchons-nous alors à l’ombre ? Je ne suis d’après vous, qu’un homme honnête et juste.

ALBERT CAMUS : Comme tu le disais tout à l’heure ton personnage est à étudier sous différents angles. Cela peut vouloir dire que sous un autre angle tu es considéré comme quelqu’un d’opposé à ma description.

Le passage ombragé s’arrête là, ils se retrouvent donc en plein soleil, Meursault devient irritable.

MEURSAULT: Mon personnage reste donc incompris puisqu’il existe différents points de vue ! Donc ce discours n’aura servi à rien.

Se font entendre quatre coups que l’arme a tirés, le corps de Camus tombe à terre. Un dernier coup se fait alors entendre et les deux corps se retrouvent inertes sur le sable.

 

                                                        FIN !

 

Pour la morale de l’histoire, Meursault a été juste puisque Albert Camus change le cours des choses en interrompant son personnage et Meursault est aussi juste dans le dernier coup de feu puisque sans son créateur la créature n’a pas lieu d’exister.

 

Léa Saintespes, 2º2                             

 


 

 
 

                                  Acte I, scène 6

                          MEURSAULT, ALBERT CAMUS

Meursault s’approche de la source. Il arrive, regarde l’homme en clignant ses paupières, alourdies de sueur, et s’aperçoit qu’il ne s’agit pas de l’Arabe. Il sort les mains de son veston et lance un regarde interrogateur à l’homme, pour lui demander s’il peut s’asseoir. Le caucasien a peau légèrement mate acquiesce d’un léger signe de tête.

 

-MEURSAULT: (S’asseyant) Bonjour.

-ALBERT CAMUS: (Se pousse pour laisser de la place à Meursault) Bonjour.

-MEURSAULT: (D’un ton qui ne se veut pas agressif) Qui es-tu, étranger ?

-ALBERT CAMUS: (Amusé) Je suis Albert Camus, fils de Lucien Camus. Et toi, qui es-tu ?

-MEURSAULT: Je suis Meursault, fils de feu monsieur Meursault.

-ALBERT CAMUS: Enchanté

-MEURSAULT: (S’éponge le front et les sourcils) De même. (Un petit silence).

-ALBERT CAMUS: Ne trouvez-vous pas que les vagues sont fort apaisantes pour l’ouïe et pour la  vue ?

-MEURSAULT: Je ne sais pas, ça m’est égal. Mais cette chaleur de plomb me dérange et me démange.

-ALBERT CAMUS: Justement, ce petit coin d’ombre et de fraîcheur nous protège de ce soleil assommant.                                              

-MEURSAULT: Oui. Permettez-moi de vous le demander, mais que faîtes-vous ici ?

-ALBERT CAMUS: (Attristé)  Je suis venu assister à l’enterrement d’un être cher. Pour moi, Louis Germain était comme un père... Et vous, si je peux me le permettre, que faîtes-vous ici ?

-MEURSAULT: Je vis près d’ici. Je suis venu avec des amis, mais je viens aussi pour profiter de la mer.

-ALBERT CAMUS: (Commençant à se lever) Oh, et bien, je vais vous libérer.

-MEURSAULT: Ne vous inquiétez pas, ils savent que je suis parti marcher.

-ALBERT CAMUS: (Souriant) Alors parlons puisque nous sommes ici. (Il se rassoit)

-MEURSAULT: Excusez-moi, mais vous ai-je déjà vu ?

-ALBERT CAMUS: (Il sourit encore une fois) Je ne crois pas. Mais le contraire n’est pas réciproque.

-MEURSAULT: Ah... Et que faîtes-vous dans la vie ?

-ALBERT CAMUS: Eh bien je suis journaliste et j’écris de temps à autre... Et vous ?

-MEURSAULT: Je travaille dans une petite entreprise dans le centre d’Alger. Avez-vous une femme, des enfants... ?

-ALBERT CAMUS: Non, malheureusement.

-MEURSAULT: Ah...

-ALBERT CAMUS: Et vous ?

-MEURSAULT: Je suis ici avec ma fiancée.

-ALBERT CAMUS: Oui, je vous ai vu en compagnie d’une jeune femme aux cheveux noirs. Est-ce elle ?

-MEURSAULT: En effet, c’est elle, c’est Marie.

-ALBERT CAMUS: Et tout à l’heure, sur la plage, il y a eu une bagarre, n’est ce pas ?

-MEURSAULT: En effet.

-ALBERT CAMUS: Qu’avez-vous à voir avec cela ?

-MEURSAULT: Un ami, Raymond, a des problèmes avec un groupe d’Arabes, je ne fais que l’aider. (Mettant la main dans la poche de on veston). Tenez, il allait certainement l’utiliser. (Il lui tend le pistolet)

-ALBERT CAMUS: (Saisissant le pistolet) Et vous aviez l’intention de l’en empêcher, n’est-ce pas ?

-MEURSAULT: Ce que fait Raymond m’est égal, vous savez …

-ALBERT CAMUS: (Réplique de manière imperceptiblement brutale) Alors la mort d’un Arabe vous est égale ?

-MEURSAULT: La mort d’un chien, vous est-elle égale ?

-ALBERT CAMUS: La question n’est pas : « La mort de l’être vous est-elle égale ? », mais plutôt : « La mort de l’homme ne vous est-elle pas égale ? »

-MEURSAULT: Même si Raymond avait tué l’Arabe, croyez-moi, il ne serait pas reparti la mort dans l’âme.

-ALBERT CAMUS: En tout cas, il est parti avec un sacré coup de lame, d’après ce que j’ai vu.

-MEURSAULT: Ne vous inquiétez pas pour Raymond, c’est un type costaud.

-ALBERT CAMUS: (Regardant le soleil) Il commence à se faire tard, je vais devoir vous laisser.

-MEURSAULT: Alors, adieu.

-ALBERT CAMUS: (Tout d’un coup, pointant Meursault avec un revolver) Avez-vous  peur de la mort, monsieur Meursault ?

-MEURSAULT: Elle m’est égale.

-ALBERT CAMUS: Alors adieu, je vous libère, et j’espère que vous reverrez votre mère où que ce soit. Et en vous tuant, je me tue.

Sans bruit, Albert Camus tire et Meursault meurt sur le coup. Albert Camus disparait et Meursault disparait lui aussi. D’ailleurs, il n’a jamais existé.

 

MARC FREIXAS, 2d 2

 



                      

                                        Acte II, scène 1

 

                               MEURSAULT  ET CAMUS

 

 

         L'action se déroule à Alger, l'été. Les deux personnages sont à la plage, assis à l'ombre des rochers, sans parler. Camus prend la parole, sans regarder Meursault.

 

CAMUS:- Il est étouffant le soleil, n'est-ce pas ?

 

MEURSAULT:-Oui.

 

CAMUS:-Vous n'êtes pas un homme à paroles, il me semble.

 

  Encore du silence, on entend le bruit des vagues. Meursault regarde Camus.

 

MEURSAULT:-Vous m'intriguez. Qui êtes-vous?

 

CAMUS:-Albert.

 

MEURSAULT:-Albert?

 

CAMUS:-Oui, Camus. Je suis journaliste et écrivain.

 

MEURSAULT:-J' ai peut-être lu vos livres. Qu'avez-vous publié?

 

CAMUS:-Plusieurs choses. Mon dernier c'est L'Étranger.

 

MEURSAULT:-(il pense) Non, je ne connais pas. (Il réfléchit un peu.) C'est drôle. Quand je vous ai vu, je vous ai associé à ce mot.

 

CAMUS:- (regarde Meursault, pense un instant) Je comprends. Ne suis-je pas un étranger pour vous? 

 

MEURSAULT:-Si. Pourquoi ce titre?

 

CAMUS:- Je ne sais pas. Peut-être parce que parfois je crois être un étranger dans ma propre ville natale. Ou peut-être parce que le personnage de l'histoire finit par sentir la même chose.

 

MEURSAULT:- Ou ce sont peut-être les deux raisons.

 

CAMUS:- Oui, sûrement.

 

MEURSAULT:- C'est intéressant. Il est vrai que parfois on a l'impression d'être des étrangers au monde. C'est ennuyeux, surtout si ça arrive dans l’environnement le plus proche. Je suppose que cela dépend de la société qui vous entoure et de sa façon de vous accueillir. 

 

CAMUS:- Ou de votre propre attitude face à elle.

 

Le silence réapparait, on entend un soupir sans savoir exactement d' où il provient.

 

MEURSAULT:- (regarde Camus avec un mélange d'intrigue et de curiosité) Il parle sur quoi?

 

CAMUS:-(sursaute, interrompu dans sa pensée) Pardon?

 

MEURSAULT:- Votre livre.

 

CAMUS:- Ah! De plusieurs choses.

 

Les deux personnages ne se regardent pas, ils regardent en face d'eux, Meursault soupire.

 

MEURSAULT:- Comme par exemple?

 

CAMUS:- La peine de mort.

 

Silence encore une fois, chacun submergé dans ses pensées.

 

MEURSAULT:- Intéressant.

 

Camus regarde Meursault.

 

CAMUS:- À quoi pensez-vous?

 

MEURSAULT:- Au soleil.

 

CAMUS:- Il est embêtant, eh?

 

MEURSAULT:- Oui, vraiment insupportable.

 

CAMUS:- Il peut arriver à nous faire faire des folies avec cette chaleur agonisante.

 

MEURSAULT:- (surpris, ne comprend pas) Oui. Et vous? À quoi vous songez?

 

CAMUS:- À Alger.

 

MEURSAULT:-J' aime cette ville.

 

CAMUS:- Moi aussi. Surtout l'ambiance, les gens, la mer.

 

MEURSAULT:- Tout sauf le soleil.

 

CAMUS:- (il rit) C'est possible.

 

Meursault prend des cigarettes, en offre à Camus et ils commencent à fumer. On les voit à l'aise à l'ombre des rochers. On arrive à sentir une étrange complicité entre eux.

 

MEURSAULT:- Vous vivez avec vos parents?

 

CAMUS:- Non, mon père est mort et ma mère l'est presque.

 

MEURSAULT:- Ah. Je vous comprends. Moi aussi, ma mère est morte l'autre jour.

 

CAMUS:- Mes condoléances. Vous étiez très unis?

 

MEURSAULT:- En fait, non. On n'avait pas beaucoup de communication ces dernières années.

 

CAMUS:- Oui, moi non plus je n’en ai pas beaucoup avec ma mère. C'était difficile.

 

 

Camus finit sa cigarette et se lève.

 

 

CAMUS:- Je pars. Merci pour votre compagnie, ça a été très intéressant. Oui, vraiment...

 

 

Il part. Meursault reste seul et s'endort. La lumière s éteint.

 

 

 

 

Clara Aler Tubella, 2d 2

 


 PERSONNAGES:

CAMUS, créateur de Meursault

MEURSAULT, créature de Camus

MARIE, petite amie de Meursault

 

 

     Scène 1 : CAMUS, MEURSAULT

  

 

La scène se déroule sur une plage près d’Alger.

 

 

 

CAMUS :

Bonjour Meursault, veux-tu une cigarette ?

 

MEURSAULT, en regardant attentivement cet étranger :

Comment connaissez-vous mon nom ?

 

CAMUS, lui donnant une cigarette :

Ah… si seulement tu le savais !  Quel beau temps, ne trouves-tu pas ?

 

MEURSAULT, surpris, regardant toujours Camus :

Et bien… j’allais justement me baigner pour me rafraîchir et penser à autre chose…

 

CAMUS :

Oui, je comprends…Cette plage me rappelle beaucoup de choses.

Je vis à Paris mais j’ai vécu toute mon enfance à Alger en tant que pied-noir. L’Algérie est pour moi le plus beau pays du monde.

 

MEURSAULT :

Pourquoi ne revenez-vous pas vivre à Alger ?

 

CAMUS :

Si seulement je le pouvais… Mais, vois-tu, Paris correspond  mieux pour le métier que je pratique. Je suis écrivain, mais aussi journaliste, et Paris me donne la chance de pouvoir progresser rapidement dans ce métier.

 

MEURSAULT :

Je comprends…J’adore la littérature. J’ai fait des études supérieures de littérature mais j’ai dû arrêter pour pouvoir payer le loyer et l’asile de ma mère.

 

CAMUS :

Tu n’aurais pas dû arrêter… La littérature est extraordinaire !!! Mais je te comprends… C’est normal de l’avoir fait puisque ton père est mort à la guerre et que tu es seul pour payer cela.

 

MEURSAULT, très surpris :

Comment le savez-vous ? Connaissiez-vous ma mère ?

 

CAMUS, allant se baigner :

Viens donc, l’eau est très bonne.

 

MEURSAULT :

J’arrive…

 

 

 

Scène 2 : CAMUS, MEURSAULT

 

Camus et Meursault, après s’être amusés dans l’eau, vont se sécher.

 

MEURSAULT :

Maintenant, Monsieur, répondez à ma question.

 

CAMUS :

Laquelle ?

 

MEURSAULT :

Mais qui êtes-vous ? Comment se fait-il que j’aie l’impression de vous avoir déjà rencontré ?  Et puis, vous aimez fumer, lire, vous baigner, tout comme moi. Vous connaissiez mon nom et comment mon père est mort. De plus, vous me tutoyez comme si vous me connaissiez déjà.

 

CAMUS :

Voilà… Je m’appelle Albert Camus, je suis ton créateur.

Comme je te l’ai dit, je suis écrivain et tu es ma créature, ma préférée, la plus intéressante de mes créatures. Tu as été lu par des milliers de personnes. Mais je t’ai réservé une fin triste, la peine de mort. Vu ton visage, tu ne dois pas très bien comprendre. Je voulais à tout prix te rencontrer car j’ai toujours su que tu étais mon meilleur ami imaginaire, que tu étais comme moi. C’est pour cela que je viens de te sauver la vie. Si je n’avais pas été là, tu aurais tué l’Arabe qui est passé devant nous lorsque l’on s’est baigné. Mais voyant que l’on était deux, il s’est échappé.

 

MEURSAULT, très surpris :

Mais…Comment est-ce possible ?

 

CAMUS :

Mon ami, tu es encore jeune et tu peux profiter encore beaucoup de la vie. Marie-toi avec Marie et savoure la vie !

 

Camus disparaît sans que Meursault le remarque.

 

 

 

Scène 3 : MEURSAULT, MARIE

 

MEURSAULT :

Ah… voilà Marie, puis-je te présenter un vieil ami ?

 

MARIE :

Mais… Que dis-tu ? Tu es tout seul…

 

 

Paul Dufraisse, 2d 2


                      

 

 

 


 

 

Este sitio web fue creado de forma gratuita con PaginaWebGratis.es. ¿Quieres también tu sitio web propio?
Registrarse gratis