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AUTOUR DE L'ÉTRANGER

Le jeu consistait à réécrire la fin de la première partie du roman de Camus, en commençant juste avant le meurtre et en utilisant la première phrase du dernier paragraphe:

« Jai pensé que je n’avais qu'un demi-tour à faire et ce serait fini. Mais toute une plage vibrante de soleil se pressait derrière moi…. »
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1 Loup Suja 2d 5

2 Carlos González 2d 5

Sébastien Marcos 2d 5 

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            “J’ai pensé que je n’avais qu’un demi-tour à faire et ce serait fini. Mais toute une plage vibrante de soleil se pressait devant moi.”
                     Au loin j’ai aperçu Marie. Elle venait vers moi en courant et s’approchait rapidement. Elle était en maillot et je l’ai trouvée belle, avec ses cheveux qui flottaient dans le vent, et ses pieds nus qui s’enfonçaient dans le sable chaud.

            J’avais pratiquement oublié l’Arabe quand Marie a crié: «Attention!». Alors je me suis retourné brusquement et j’ai vu que l’Arabe se jetait sur moi, son couteau dans la main. J’ai lâché le revolver et j’ai juste eu le temps de mettre mon bras entre le couteau et ma figure. Avant même que je puisse m’en rendre compte, j’avais le bras droit tailladé, et le sang giclait. Je ne sentais pas la douleur, et l’Arabe, voyant qu’il avait manqué son coup, a essayé de s’enfuir. Je me suis baissé et, tout tremblant, j’ai pris le revolver de ma main gauche, mais je n’ai rien pu faire, je me suis évanoui.

          Quand je me suis réveillé, j’étais allongé sur un lit, dans une chambre que je ne connaissais pas. Un homme, que je ne connaissais pas non plus, était assis sur une chaise, près de moi. Il m’a dit: « Ne vous inquiétez pas, tout ira bien. Dans une semaine tout au plus, ce sera fini ». L’homme est parti, une mallette noire à la main. Quand il a ouvert la porte, j’ai vu Marie, et je les ai entendu discuter, sans comprendre ce qu’ils se disaient. Je n’ai pas tout de suite compris. C’est quand j’ai voulu me lever que j’ai senti une forte douleur au bras droit. Alors j’ai vu que j’avais un bandage et je me suis souvenu. La promenade sur la plage, la source derrière le rocher. L’Arabe, la chaleur. Et Marie, la belle Marie, qui venait vers moi. Le couteau, le revolver, puis plus rien. Un trou. Un grand trou noir. J’ai pensé que ce devait être ce que l’on ressentait juste avant de mourir. Alors j’ai pensé à Maman. Je me suis dit qu’elle aussi avait dû ressentir ça, et que maintenant c’était à mon tour de mourir. Et j’ai fermé les yeux.

         Et Marie a frappé à la porte, même si elle était déjà ouverte. J’ai compris que je n’étais pas mort. Elle m’a demandé si elle pouvait entrer. Je lui ai dit que non. Elle est sortie et a fermé, mais j’ai senti qu’elle était restée derrière la porte. Alors j’ai dit que je ne voulais voir personne, et j’ai entendu ses pas s’éloigner et descendre des escaliers.

         J’ai compris que j’étais chez Masson en voyant la mer par la fenêtre. Je me suis dit que c’était stupide de ne pas avoir laissé Marie entrer, surtout que je ne savais pas pourquoi je l’avais fait. Elle aurait pu m’expliquer ce qui s'était passé après mon évanouissement, mais maintenant c’était trop tard. Je me suis demandé quelle heure il était, ou même quel jour. J’avais déjà vu dans  des films des gens qui restaient évanouis plusieurs jours, mais je n’y croyais pas. Je pensais que si quelqu’un était évanoui, il fallait lui jeter un seau d’eau froide sur la tête, comme dans le film de Fernandel que j’avais vu avec Marie.

            J’ai encore regardé par la fenêtre. Le vapeur était encore là, mais beaucoup plus près de la côte. J’en ai déduit qu’il avait dû se passer une heure ou deux depuis que je m’étais évanoui. Dehors, la mer était calme et il avait l’air de faire chaud. J’ai encore regardé mon bandage. Il me faisait mal, et je trouvais qu’il était trop serré. À côté de moi il y avait une petite table de nuit, avec un verre plein. J’ai bu un peu d’eau et je me suis endormi.


Loup Suja, 2d 5, Madrid, 2003
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            Carlos González, 2d 5

“J’ai pensé que je n’avais qu’ un demi-tour à faire et ce serait fini.
Mais toute une plage vibrante de soleil se pressait derrière moi.”

              Je n’ai pas bougé, le soleil dans les yeux, piquant. La tache noire grandissant, j’ai détourné le regard de l’Arabe une  seconde. Le  petit  bateau avançait  vers la plage, vers  moi, tout  droit. J’ai regardé l’Arabe, il n’était plus là. Les cheveux  enflammés, j’ai pensé  qu’il s’était enfui et que la source, ce refuge anti-soleil, était libre. Je me suis mis à marcher, lentement, le petit vapeur approchant, le soleil frappant toujours. Je me suis dit que c’était ma seule chance de ne pas crever de chaleur. J’ai avancé plus vite et au tournant d’une roche, l’Arabe a sauté sur moi, un couteau de lumière à la main. Aveuglé, j’ai pris sa main et le glaive lumineux a roulé par terre. J’ai poussé l’ Arabe, qui a roulé à son tour. En même temps, j’ai entendu la barque de pêcheurs arriver sur la plage. Le soleil au visage, j’ai deviné l’Arabe qui se levait, reprenait l’épée de feu et venait vers moi, me pointant toujours de ce reflet infernal dans mes yeux douloureux. J’ai entendu des voix d’hommes sur la plage. Ils riaient et parlaient gaiement. J’ai reculé, lentement, ne sachant  où  je  mettais  les  pieds, étouffant, l’air si chaud qu’on ne pouvait le respirer.

            J’ai trébuché et je suis tombé dans la poêle de sable. Les rires ont cessé. J’ai ouvert les yeux, qui ont brûlé. Je me suis levé, la tête sur le point d’éclater, et je ne sais comment, le revolver à la main. J’ai vaguement aperçu l’Arabe, quelques pas devant moi. C’est là que le soleil est tombé sur moi, que les pêcheurs ont recommencé à crier, et que ma tête a explosé. Tout mon corps s’est tendu, et en tombant, évanoui, j’ai appuyé sur la détente. Je n’ai plus rien senti.

J’ai ouvert les yeux, j’étais dans un lit, j’ai vu le visage de Marie et je me suis tout de suite rendormi. Quand je me suis réveillé pour de bon,  je suis sorti de la chambre et j’ai vu Marie qui parlait avec un agent de police. Je lui ai demandé ce qui m’était arrivé, et elle m’a appris que j’avais tué l’Arabe.


                    

            “J'ai pensé que je n’avais qu’un demi-tour à faire et ce serait fini. Mais toute une plage vibrante de soleil se pressait derrière moi. »

Je ne pouvais pas partir, j’avais le revolver entre mes mains, bien serré. L’Arabe essayait de m’aveugler avec le reflet de la lame de son couteau. Il  avait l’air d’être content, je ne sais pas pourquoi. Peut être savait-il que je n’allais pas tirer s’il ne me provoquait pas. Il n’avait pas tort. Le soleil me gênait de plus en plus, et je commençais à avoir très chaud. Je transpirais de partout, surtout des mains. Soudain, le coup est parti. L’Arabe est tombé.  J’ai attendu quelques secondes et j’ai tiré encore une fois. Puis je me suis assis, à contempler le corps sans vie étendu sur le  sable. Je n’avais pas encore assumé  les conséquences de mes actes. Pour moi, il n’était pas mort. J’ai lâché l’arme, et je suis allé me baigner. Je pressentais que ce serait mon dernier bain. Quand je suis sorti de l’eau, Raymond et Marie sont venus en courant. Ils m’ont demandé pourquoi j’avais tué l’Arabe. Je n’ai pas répondu. Même moi je ne connaissais pas la réponse. Ils m’ont reposé la même question. Je leur ai dit que mon doigt  avait appuyé sur la gâchette sans faire exprès. Après avoir entendu cela, Marie s’est assise et a commencé à pleurer. Raymond m’a demandé si l’Arabe était bien mort et je lui  ai dit que oui. Après il s’est approché du cadavre et a commencé à rigoler. Soudain Marie m’a regardé. Elle avait l’air désespérée. Elle se demandait sûrement pourquoi j’avais fait cela. Raymond s’est approché de moi et m’a  remercié d’avoir tué ce « sale Arabe ». Peu à peu, les gens ont commencé à regarder la scène du crime. J’ai pu reconnaître la petite Tomate entre la multitude. Elle me regardait fixement, comme si elle savait que c’était moi. Tous les autres regardaient le cadavre d’un air dégoûté. Un jeune journaliste  s’est approché pour faire des photos. Au même instant, un gendarme nous a rejoints. Il nous a demandé ce qu’il s’était passé. Raymond a dit que nous avions trouvé le cadavre tel qu’il était et qu’on ne savait pas qui était l’assassin. Mais soudain Marie a crié que l’assassin c’était moi. Juste après, le gendarme m’a emmené. J’ai regardé Marie. Elle avait bien fait. Je n’étais pas fâché contre elle. Elle avait eu raison.


                                       Sébastien MARCOS,  2d 5, Madrid, 2003

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